Selon Me Franck Kouyaté le mandataire des ayant-droits, le 13 janvier 2016 le ministre Adama Koné l’avait félicité et s’était engagé à régler le dossier de la fermeture de la Banque de Crédit et de Commerce International pour « blanchiment de capitaux ». La fermeture de la Bcci s’est déroulée en septembre 1991 après 13 ans d’exercice en Côte d’Ivoire. Ainsi, pour sécuriser les emplois des agents et surtout préserver leurs droits de rupture de contrat, Alassane Ouattara, alors Premier ministre, décidera de la mise en place de la société nationale de recouvrement de Côte d’Ivoire (Sonareci). Ceci, pour se substituer aux comptes débiteurs de la Bcci Abidjan de 9,5 milliards de fcfa. Après donc la liquidation de la banque à Paris, toujours au dire de Franck Kouyaté, c’est un montant global de 3 648 871 389 f cfa soit 180 mois de salaire brut qui a été obtenu pour les 45 travailleurs.
Le quel montant aurait été reversé à la Sonareci puis à l’Agence Comptable des Créances Contentieuses (ACCC) du trésor public pour être reversé aux bénéficiaires. Si 1.422 386 039 f cfa ont effectivement été distribués entre avril 2002 et février 2012 aux agents concernés, un reliquat de 2. 026 617 481 fcfa leur reste dû, selon Me Kouyaté. C’est pour la restitution de ce montant restant qu’il a appelé le numéro 1 ivoirien à intervenir. Cela, a-t-il indiqué, d’autant plus que le président ivoirien, en 2013, avait pris des engagements dans ce sens et appelé à éviter un recours à la cour de justice de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (cedeao).
«Le 04 juillet 2013, le chef de l’Etat Alassane Ouattara avait à son tour demandé aux avocats de ne pas saisir le tribunal de la Cedeao à Abuja», dira Franck Kouyaté. Mais, soutient-il ‘’ça dure plusieurs années et neuf (09) agents sont décédés. S’ils avaient eu leur argent, ils se seraient soignés. Le problème du dossier, c’est que c‘est Adama Koné qui a braqué l’argent des agents avec ses attestations de renonciation qui sont la preuve de la préméditation du détournement. Alassane Ouattara est au pied du mur de ses engagements non respectés par la faute de celui à qui il a remis le dossier qui s’est contenté de le classer dans un tiroir’’, explique Me Kouyaté le mandataire.
-On tente de bafouiller les recommandations du président Ouattara
Il se dit être fortement préoccupé par cette situation et interpelle le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Selon lui, sur la situation de dizaines d’ex-travailleurs, une trentaine d’années se sont écoutées sans pour autant qu’une issue soit trouvée à l’affaire. Et le mandataire judiciaire des ex-travailleurs de la banque de crédit et de commerce international (Bcci), espère une intervention urgente du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour y répondre, une bonne fois, pour toute.
«Nous seront honorés et réhabilités des torts injustement subis par la faute d’un seul individu en la personne de Adama Koné qui a imposé les fameuses attestations de renonciation pour mieux planifier son forfait et il est rattrapé par Dieu et il va payer la mort de chacun des agents décédés dont il aura toute la vie sur sa conscience. Ce qui est regrettable, c’est qu’il a entraîné des personnes dans son naufrage prémédité. Les cris de cœur de toutes les victimes seront entendus par la 1ere dame Dominique Ouattara et la Ministre de la Famille et de l’Enfance Nasseneba Touré. Les ex-travailleurs et leur mandataire ne peuvent aspirer à une réconciliation vraie, que si et seulement si le chef de l’Etat Alassane Ouattara les rétablit dans leur dignité en corrigeant cette injustice sociale et humanitaire que Adama Koné leur a créée sur leurs droits de licenciement et il faut que ce dernier soit sanctionné par la saisie de ses biens de même que Aboa Cotchi ( décédé en 2022)», a déclaré Me Franck Kouyaté.
Arguant que Adama Koné menaçait tout le monde en sa qualité de ministre. Qu’il aurait même intimidé l’agent judiciaire. «Maintenant qu’il a été descendu de son piédestal, il se retrouve seul face à ses actes posés individuellement, car l’argent qu’il a détourné n’a jamais transité dans aucun compte du trésor, sauf uniquement dans celui de l’accc dont il était le seul signataire de 2001 à 2012 en dehors de Mme Djédjé Mama qu’il va dénigrer auprès du pouvoir Ouattara pour avoir un tabouret de Dg du Trésor ensuite Ministre. C’est un homme très dangereux et Diby Charles Koffi en avait eu pour son compte, car ce type était sans dignité et un serpent dans sa poche»,
Pour rappel, le président Laurent Gbagbo qui a toujours prôné la justice, avait déjà tranché ce dossier Bcci en 2010 en faveur des ex-travailleurs et Diby Charles Koffi avait à cette période-là, payé entre les mains du mandataire Me Franck Kouyaté, la somme de 339 millions où chacun des ex-agents avait obtenu 23 mois de son salaire brut.
Tapé De Guy
L’ex-ministre Adama Koné dit ne rien se reprocher
Joint téléphoniquement, l’ex-ministre Adama Koné s’est brièvement défendu contre les accusations portées à son encontre par le sieur Kouyaté. « Je n’ai rien à dire sur ce dossier car je ne me reproche rien. Je porterai plainte contre tous ceux qui vont tenter de me diffamer ou de me salir dans ce dossier. Dites à votre mandant de vous dire toute la vérité sur cette affaire. Les attestations de renonciation ne sont pas la preuve de la préméditation d’un quelconque détournement d’argent », dira-t-il. Tous les regards sont désormais tournés vers le chef de l’Etat Alassane Ouattara afin que soient respectées ses recommandations.
TDG