Guinée-Conakry
Les causes et le bilan de la bousculade au stade de N’Zerekore
La mort de dizaines de supporteurs de foot dans un mouvement de foule dimanche a causé un choc considérable en Guinée dans la ville de N’Zerekore. Elle a des répercussions au-delà du sport, dans une période de grande incertitude nationale.
Comment le match a-t-il dégénéré ?
L’équipe locale affronte celle de Labé sur un terrain de terre au stade du 3-Avril, une enceinte décatie dans laquelle se pressent des milliers de personnes selon les témoignages.
Le match est doté d’un trophée Mamadi Doumbouya, le général qui a pris le pouvoir par la force en 2021. La partie se tend dans le dernier quart d’heure, avec l’expulsion de deux joueurs de Labé, a raconté Saliou Diallo, coach de Labé, dans les médias.
L’un des deux ministres en tribune intervient directement auprès de l’arbitre et obtient l’annulation d’un carton rouge.
À 0-0, alors que le temps additionnel imparti est écoulé, l’arbitre accorde un penalty à N’Zérékoré. «C’est au moment où chacun cherchait à comprendre ce qui se passait, que les pierres ont commencé à pleuvoir de partout sur le terrain», raconte l’entraîneur.
Pourquoi autant de morts ?
«La panique s’est rapidement installée, entraînant un mouvement de foule incontrôlable», rapporte un témoin sous couvert de l’anonymat. Les forces de sécurité ripostent aux jets de pierres par des lacrymogènes. L’espace à ciel ouvert est clos.
Des vidéos montrent des spectateurs en panique escaladant les murs pour s’échapper, y compris en grimpant les uns sur les autres. Des témoignages évoquent deux issues possibles, une grande et une petite.
Le grand portail est obstrué par des véhicules des forces de sécurité, dit un collectif local d’organisations de défense des droits humains. Les voitures des officiels percutent des spectateurs pour évacuer leurs passagers, assure le collectif.
SK