C’est le média français France 24 qui a donné l’information le lundi 25 novembre 2025 : une cellule des djihadistes de l’Etat Islamique (EI) vient d’être démantelée en Côte d’Ivoire.
Assiste-t-on à l’ouverture de nouvelles routes pour terroristes ? Loin des schémas habituels, huit (08) Syriens et Irakiens ont été appréhendés l’été dernier en Côte d’Ivoire et à Madagascar. Leur projet, rejoindre l’Europe peut-être pour y semer la mort pendant les Jeux olympiques (JO) de Paris qui se sont tenus du 26 juillet au 11 août 2024.
DJIHADISTES ARRÊTÉS SIMULTANÉMENT À ABIDJAN ET ANTANARIVO
C’est une enquête qui relève toutes ces informations et l’auteur de cette enquête Benjamin Roger, journaliste à Le Monde, a donné plusieurs détails sur les coups de filets qui ont permis d’appréhender ces djihadistes simultanément à Abidjan et à Antanarivo.
Selon Benjamin Roger, ces terroristes font partie d’une et même cellule et ont été arrêtés les 20 et 28 juillet 2024 dans les capitales des deux pays africains. Ces individus avaient des liens plus ou moins étroits entre eux d’où la déduction des enquêteurs qu’ils appartiennent à la même cellule.
Sur leur parcours, on sait qu’ils ont beaucoup voyagé et les principaux suspects qui sont trois (03) cousins syriens originaires de la ville de Deir-ez-Zor et qui ont été dans les rangs de l’EI pendant la période du califat (2014-2016). Et en 2016 au moment de la contre offensive de la coalition internationale, ils ont fuit vers la Turquie et de là, ils sont allés au Soudan en espérant qu’ils obtiendraient la nationalité soudanaise. Au Soudan, ils ont été identifiés par les services de sécurité soudanaise comme d’anciens membres de l’Etat Islamique et ils ont été arrêtés. Ils ont fait de la prison et à partir de là, ils sont partis en Côte d’Ivoire, après à Madagascar pour revenir en Côte d’Ivoire.
LES DJIHADISTES ONT BEAUCOUP VOYAGÉ AVEC DES FAUX PAPIERS
Concernant leurs objectifs en Côte d’Ivoire et en Madagascar, on en sait pas beaucoup pour le moment. Mais ce qu’on sait, c’est que ces djihadistes étaient pistés et suivis par les services de renseignement américains et français qui ont alerté les services ivoiriens et malgaches quand ils les avaient identifiés et localisés depuis leur présence sur le sol de ces deux pays ce qui a permis leur arrestation.
La certitude, c’est que ces gens-là ont beaucoup voyagé avec de faux papiers, des faux visas. Ils avaient des transferts d’argent qui n’étaient pas très clairs, et ce que les enquêteurs pensent c’est qu’ils étaient spécialisés et membres d’un réseau de confections de faux papiers qui leur permettaient de voyager. Les enquêteurs suspectent que l’objectif c’était de faire voyager d’autres membres, d’autres collègues de l’EI notamment en Europe.
Pour ce qui est de commettre un attentat lors des jeux de Paris, ce n’est pas aussi clair que ça. Les enquêteurs américains et ivoiriens ont à un moment visiblement suspecté les gens qu’ils ont arrêtés à Abidjan d’avoir participé à un réseau qui aurait pu projeter un attentat contre les jeux de Paris, mais du côté des enquêteurs français qui sont en première ligne sur ce dossier évidemment, les jeux étant à Paris, la menace est moins crédible.
LES AUTORITÉS IVOIRIENNES INQUIÈTENT DE L’IMPLANTATION DE CES GROUPES TERRORISTES DANS LE PAYS
En Côte d’Ivoire, selon Benjamin Roger, il y a régulièrement où il y a eu des arrestations d’individus proches ou liés aux groupes djihadistes. Notamment des personnes appartenant ou affiliés à Al-Qaïda. La nouveauté dans cette affaire, c’est que là, on parle de personnes qui viennent du moyen-orient et qui ont été dans les rangs de l’Etat Islamique en Irak, en Syrie et dans d’autres pays du moyen-orient. Ces gens là, des Syriens voyagent en Côte d’Ivoire en passant par différents pays. C’est cela la nouveauté.
En attendant que l’audition des suspects en relève un peu plus sur leurs objectifs, la question la plus pressente est de savoir si ces djihadistes de l’EI ont utilisé de faux papiers ivoiriens dans leur déplacement. C’est la question à un million de dollars.
Olivier Guédé