La famille Gbadoman soutenue par les notables du village d’Adjamé-Bingerville et le mandataire du doyen Aloubé étaient face à la presse le 13 novembre 2024 à la mythique place du carrefour N’Da. Il s’agissait pour Abonon Jean et Diomandé Firmin de répondre à Biésson Clément et ses amis de M’Batto-Bouaké qui les accusent d’exproprier leurs terres d’une contenance de160 hectares.
Abonon Jean, qui avait à ses côtés Nangui Gnankou Daniel, présenté comme le chef de famille, a fait l’historique du foncier dans la zone. Expliquant que trois de leurs arrières parents étaient les premiers à s’y installer. Il a expliqué que ce sont les petits enfants de ces derniers, au nombre desquels Nangui Gnankou Daniel qui revendiquent aujourd’hui la portion des 160 hectares de terres avec documents à l’appui.
«J’ai travaillé avec Monsieur Aloubé Alphonse. Sur ce site, le père d’Aloubé feu Adjadjo Jacques nous a dit que son père s’appelle Aloubé Adjé né vers 1820. Son petit frère s’appelle Agbognankou née vers 1822 et le troisième s’appelle Tchimou née vers 1826. Ce sont les trois qui ont pris des parcelles ici. Ils font limite avec Danho Beugré. Le vieux est d’Adjamé-Bingerville. C’est sur son site qu’est construite l’église méthodiste. L’histoire nous dit que M’batto Bouaké n’existait pas à l’époque ici. », a dit d’entrée de jeu Abonon Jean.
A en croire Abonon, c’est conformément à une décision gouvernementale que les chefs de villages ont obtenu l’autorité de délivrer des attestations sur des terres qui sont dans leur zone de compétence. C’est dans ce contexte dira-t-il, que le doyen Aloubé s’est fait délivrer une attestation à partir de Sebia Yao.
« Car le chef Akpélé Joseph à l’époque a témoigné à la préfecture de police que c’est bien lui qui a délivré cette attestation au doyen Aloubé. Ceux qui disent qu’Aloubé n’a pas de terre ici n’ont pas dit la vérité dans le PV établi par le commissaire de justice », a rappelé Abonon.
LE MANDATAIRE BRANDIT LES PREUVES DE LA PROPRIETE DE DOYEN ALOUBE
Pour sa part, Diomandé Firmin le mandataire de la famille Gbadoman, dit avoir été reconduit dans sa fonction de mandataire par Gnankou Nangui Daniel après le décès du doyen Aloubé Alphonse.
Faisant la genèse de cette affaire, Diomandé a expliqué que tout a commencé d’abord avec une attestation portant sur une superficie de 45 hectares au nom de l’AGEF qui a fait l’objet d’une enquête de commodo et incommodo. Ensuite, toujours au dire du mandataire Firmin, le directeur technique de la mairie Boka Yao Rémi aurait reconnu que la partie restante du terrain (110 hectares) serait la propriété du doyen Aloubé.
« Aloubé a signé une convention en 2014 pour le compte de la Mugefci sous la caution du directeur technique. J’ai envoyé un commissaire de justice qui a entendu le directeur technique sur PV. Il a reconnu que la parcelle appartenait à Aloubé. Nous avons demandé l’avis de servitude au ministère de la construction qui a fait venir son technicien sur le terrain. Il a décelé qu’il s’agissait plutôt de 160 hectares au lieu de 155 au total. Aloubé avait déjà établi l’attestation des 45 hectares et celle des 110 hectares. Mais comme l’opération avec les lauriers n’avait pas abouti, il était question de consolider les deux attestations au vu des documents du ministère de la construction qui nous disait que notre terrain faisait 160 hectares. C’est ainsi que nous sommes revenus voir le chef Akpélé Joseph de Sebia Yao pour établir une attestation globale. J’ai même fait venir un commissaire de justice pour faire un constat auprès du chef », dira Diomandé avec des documents en main pour étayer ses arguments.
Arguant que le sieur Odi Patrice qui fait aujourd’hui volte-face après la mort du chef Akpélé, est bien témoin de toutes ces transactions. « C’est lui qui partait acheter la boisson lors de nos rencontres avec le chef », a conclu le mandataire.
Pour sa part, Koné Moussa dit Autoroté Nabil, acquéreur des 160 hectares de terre, estime qu’il est l’objet d’une campagne de diffamation. « C’est de la diffamation. Ils ne peuvent pas revendiquer une parcelle et partout où nous allons, ils n’ont aucun document pour se défendre. Ce n’est pas possible. On m’accuse d’envoyer des militaires pour prendre une parcelle. Mais c’est plutôt eux. Ils viennent souvent avec la police, disant agir au nom du sous-préfet ou le maire», a-t-il protesté.
Tapé De Guy
Légende : Les héritiers de la famille Gbadoman et le mandataire ont bénéficié du soutien de la chefferie d’Adjamé-Bingerville