• Vraie-fausse mère et grand-père ivoirien quand la Côte d’Ivoire n’existait pas encore
L’affaire fait actuellement grand bruit et secoue les réseaux sociaux. Tout est parti du député-maire de la commune de Tiassalé et journaliste d’investigation Assalé Tiémoko qui dit avoir levé le lièvre sur un réseau de fraudeurs de nationalité à Tiassalé. Le journaliste nommé Yacouba Doumbia lui a apporté la contradiction sur cette même affaire. Ce qui a aussitôt conduit à une réplique du député-maire. Nous livrons à la sagacité de nos lecteurs, ce combat par argumentations épiques sur les réseaux sociaux.
Yacouba Doumbia apporte ses preuves pour démentir les affirmations d’Assalé Tiémoko
𝐀𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐮𝐝𝐞 𝐚̀ 𝐓𝐢𝐚𝐬𝐬𝐚𝐥𝐞́ 𝐚𝐜𝐭𝐞 𝟐 / 𝐃𝐮 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞
Après ma première publication, je reviens vers vous pour vous donner des détails sur cette affaire. Nous écrivions que la plainte du député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko, portait sur trois membres d’une même famille, en l’occurrence Mohamed Traoré, Cheick Fackouman Traoré et Mahady Traoré. J’ai pu me procurer les documents de la famille, notamment ceux de la maman et du père de la maman des enfants incriminés.
L’histoire de cette famille est pourtant simple. Le grand père maternel des enfants s’appelle Balla Coulibaly de nationalité ivoirienne. Il est né en 1920 à N’douci, à l’époque sous-préfecture de Tiassalé. Il est le fils de Fetigué Coulibaly et Faroumata Ouattara. Sa pièce d’identité jaune que j’ai en ma possession a été établie le 15 avril 1980 à Tiassalé. Notons au passage que Balla Coulibaly a fait la seconde guerre mondiale.
Balla Coulibaly a donné naissance à Mariam Coulibaly, la maman de Mohamed Traoré, Cheick Fackouman Traoré et Mahady Traoré à N’douci, le 1 janvier 1967. Le numéro de sa dernière carte d’identité est CI 00039958* (je masque le dernier numéro). Cette pièce a été établie en 2020. L’avant dernière carte d’identité porte le numéro CI 0043 2198 58. Elle a été délivrée le 31 août 2009 à Tiassalé. Mariam Coulibaly est décédée, selon ma source d’information.
C’est le père des enfants, Moussa Traoré, qui est de nationalité guinéenne. Il s’est établi à N’douci en 1971 en qualité de couturier. D’ailleurs, Moussa Traoré, bien connu à Tiassalé, n’a jamais jugé utile de se naturaliser. Il disait qu’il préférait garder sa nationalité pour permettre à ses enfants de jouir du privilège de la double nationalité.
Au regard des pièces d’identité dont j’ai pu disposer par mes recherches, ces enfants sont bel et bien Ivoiriens de par leur maman et leur grand père maternel.
En tout état de cause, le 6 novembre prochain, les parties présenteront les preuves. Assalé devra prouver que ces enfants sont bel et bien étrangers. Les enfants devront démontrer via les pièces de leur maman et grand-mère qu’ils sont ivoiriens.
Quand l’affaire sera close, nous pourrons nous prononcer. Je ferai une analyse de la situation.
Yacouba DOUMBIA
Journaliste / Observateur averti
Illustration : j’ai pris le soin de dégrader les documents de la maman pour préserver la confidentialité du dossier. J’ai aussi la pièce du grand père.
@à la une
RÉPONSE DE ASSALÉ TIÉMOKO
Ça a été du tic au tac….
Ainsi donc…, les enfants, Yacouba Doumbia, et N’douci.
Mon confrère Yacouba Doumbia, a fait deux publications sur les réseaux sociaux, très relayées jusque dans mon fil WhatsApp, au sujet de ma dénonciation d’inscriptions illégales de certaines personnes sur la liste électorale de la commune de Tiassalé.
Ces publications étaient censées me mettre à mal…
Mon confrère Yacouba Doumbia, après une longue enquête…de 24 heures, a déclaré que les personnes mises en causes sont ivoiriennes de par leur mère, née ivoirienne à Ndouci, d’un père lui-même Ivoirien, né en 1920, qui s’appelle Balla Coulibaly, lequel aurait fait la seconde guerre mondiale et possède l’ancienne carte d’identité nationale de couleur jaune délivrée le 15 avril 1980 à Tiassalé.
Selon mon confrère Yacouba Doumbia, la nommée Mariam Coulibaly, mère des trois personnes mises en cause pour fraude, est donc la fille de Balla Coulibaly, laquelle serait née le 1er janvier 1967 à N’douci.
Elle est donc Ivoirienne, vu que son père est né ivoirien en 1920, par conséquent, ses trois enfants mis en cause sont nés Ivoiriens de par leur mère née ivoirienne à Ndouci. D’accord.
Quelques observations cependant sur la publication de mon confrère
D’abord, en 1920, l’État de Côte d’Ivoire n’existait pas donc personne ne naissait ivoirien. Ensuite, si la mère des enfants est née à N’douci le 1er janvier 1967, c’est qu’il y a un souci. Car la même mère a déclaré deux de ses enfants sur les trois, devant l’état civil de la mairie de Tiassalé, respectivement en 1990 pour le premier et en 1993 pour le 2e.
Au cours des déclarations de naissance, elle a produit une pièce d’identité et à déclaré à deux reprises en 1990 et 1993, sa pièce d’identité guinéenne en faisant foi, qu’elle est née le 28 août 1967 à Makly-Faraba dans la sous-préfecture de Siguiri, région de Kankan, en Guinée Conakry.
En 2010, sur décision du procureur de Tiassalé, la même mère a fait rectifier administrativement son nom en changeant le « K » de Koulibaly en « C », sans changer les autres mentions c’est-à-dire, la date et le lieu de naissance.
Ainsi donc, celle qui a déclarée elle-même, de 1990 à 2010 dans trois registres certifiés par le procureur de Tiassalé être née le 28 août 1967 à Makly-Faraba en Guinée, est revenue au monde, après son décès, le 1er janvier 1967 à N’douci et possèderait deux CNI ivoiriennes.
Bravo cher confrère. Les enfants ont donc deux mères. Une qui les a déclarés à l’état civil de la mairie de Tiassalé, née en Guinée et une autre qui est née à Ndouci et qui n’a jamais mis les pieds à l’état civil de la mairie de Tiassalé alors que ses enfants y ont été déclarés.
Tout simplement, bravo !
Du coup, on comprend pourquoi les enfants ont préféré aller établir leur certificat de nationalité au tribunal de Yopougon pour se faire enrôler sur la liste électorale de Tiassalé en 2023 pour la 1ère fois et obtenir la CNI, alors qu’ils auraient pu établir ces certificats de nationalité, au tribunal de Tiassalé, où ils vivent.
On comprend également pourquoi convoqués à plusieurs reprises devant le tribunal de Tiassalé depuis le 26 juillet 2023, ils ne se sont jamais présentés. Pas facile en effet, d’expliquer l’existence de deux mères biologiques pour une même personne.
Mais bon, on ne va pas aller imaginer quoi que ce soit…
Assalé Tiémoko.
ILLUSTRATION : LES CNI cachées publiées par mon confrère Yacouba Doumbia.