Depuis quelques jours, la circulation dans la commune de Port-Bouet, cité balnéaire au sud d’Abidjan est devenue un calvaire à partir de 14h. Et pour cause, des bouchons interminables s’étendant jusqu’au rond-point d’Anani à environ 20 km immobilisent les conducteurs de véhicules et leurs usagers jusqu’à 22 h souvent. À la base de ces bouchons, la fermeture des deux principales voies de sortie et d’entrée dans la commune située l’une du Côté du lycée moderne et l’autre du côté de la grande mosquée pour cause des travaux liés à la construction des voies de circulation du train urbain d’Abidjan.
Il faut dire que la circulation est particulièrement difficile dans cette commune du fait aussi du projet d’aménagement du futur échangeur du carrefour Akwaba donnant sur la voie express de l’aéroport d’Abidjan actuellement en cours de construction. Que pensent les riverains de ces différents travaux. À ce niveau, les avis divergent même si dans l’ensemble la plupart salue la mise en œuvre des différents projets.
Ainsi Mme Goli Lou S. a indiqué lors d’un micro-trottoir avec une Web TV, « être heureuse de la construction de cet échangeur. L’ouvrage va embellir notre cité et à la longue va résoudre les problèmes liés à l’embouteillage parce que ce sujet est une plaie pour les populations de la commune de Port-Bouet depuis des lustres ».
Un sentiment partagé par Ouédraogo G. qui ne dit pas le contraire : « Les routes sont très petites pour une voie qui représente l’entrée et la sortie de la ville d’Abidjan. L’Etat a été bien inspiré d’entreprendre les travaux idoines afin de faire évoluer positivement cette situation ».
Quant à Soumahoro Souleymane, chauffeur de son état, il a une interprétation un peu différente des précédents interlocuteurs. « Au niveau de Akwaba, ils (entrepreneurs) ont fait des déviations qui ne gênent personne et ça ne nuit pas à la fluidité. Mais, ils ont fermé les 2 voies de sortie et d’entrée sur le tronçon carrefour Akwaba – Carrefour Phare et cela crée des embouteillages monstres qui sont des calvaires pour chauffeurs et usagers. Il aurait été mieux que les concepteurs du projet ne ferment qu’une seule des voies d’accès dont j’ai parlé plus haut, et ainsi de suite pour nous soulager. Mais, nous sommes obligés de faire avec », affirme notre interlocuteur.
Augmentation des tarifs du transport dans la commune
Les habitants des quartiers tel que Derrière-Wharf, Adjouffou, Gonzagueville et Anani ont toutes les peines du monde pour regagner leur domicile respectif dès que pointe 14 h dans l’après-midi. À ce moment de la journée, le bouchon commence à se former sur des dizaines de kilomètres. Les plus courageux, qui ne veulent pas subir le diktat des chauffeurs de taxis communaux (wôrô-wôrô) ou de ceux des mini-cars (gbaka), préfèrent marcher à pied. Les autres se voient proposer des tarifs allant de 500 FCFA à 1000 FCFA là où il fallait payer entre 200 FCFA et 400 FCFA.
« Que pouvons-nous y faire. C’est soit ce genre de prix, soit rentrer chez soi bien après 23 h, alors qu’il n’est pas encore 16 h », indique Dago Vincent qui s’apprête à débourser 1000 FCFA lui qui réside vers Anani.
Quand on prend aussi en compte, la pollution, les nuisances sonores, les multiples échauffourées du fait que les esprits s’échauffent assez rapidement à cause du stress lié à l’envie de chacun de trouver un véhicule pour rentrer chez lui, on comprend mieux l’envie des riverains qui vivent cette situation en direct que la situation s’arrange le plus rapidement possible, afin qu’ils retrouvent un semblant de quiétude.
Prévu pour être livré au mois de juin dernier, délai qui est arrivé à échéance, les usagers espèrent à cet effet une accélération du chantier afin que la livraison des ouvrages se fassent dans les délais impartis pour le bon déroulement des activités. C’est que dit Yao Kouadio, habitant au quartier Adjouffou : « ces travaux sont nécessaires, mais nous voulons que cela se termine vraiment car, cela crée des bouchons permanents et constants sur la voie ». Bohui Patrice, responsable de mutuelle de chauffeurs va plus loin : « il y a danger pour les passagers aux heures de pointe. Si la sécurité des passagers est difficile en ce moment, vous comprenez quel stress vivent les chauffeurs. C’est pour cela que nous sommes obligés d’augmenter les prix du transport ».
D’un coût global de 26 milliards FCFA, l’échangeur du carrefour Akwaba représente un investissement crucial pour la capitale abidjanaise et en particulier pour la commune de Port-Bouet et incarne la promesse d’une mobilité améliorée, d’une réduction des conjonctures et d’une qualité de vie rehaussée pour ses habitants. Avec l’avancement des travaux, l’espoir grandi parmi les usagers qui aspirent à voir leur quotidien s’améliorer grâce à cette infrastructure moderne
Olivier Guédé
Photo légendée 1 : Une vue des travaux sur l’échangeur Akwaba.